Hautes écoles spécialisées

Les hautes écoles spécialisées ont connu une forte croissance depuis leur création en 1996.  Leur enracinement dans le monde professionnel est la caractéristique qui les distingue le plus des universités et qui conditionne leur rôle spécifique et leurs tâches complémentaires dans le système tertiaire suisse. Le lien avec la pratique des HES est à la fois garanti par la mission et l’organisation générale de l’institution, de même que par la structure du financement, en particulier dans le domaine de la recherche.

Ensemble, les différents types de hautes écoles et leurs diverses institutions encrées dans toute la Suisse se complètent comme une mosaïque dans laquelle chaque élément contribue à assurer la qualification des professionnels au niveau tertiaire. Le principe de la complémentarité détermine le type de coopération entre les hautes écoles spécialisées et les autres types de hautes écoles ainsi que la perméabilité entre elles.

 

 

 

 

Recommandations du Conseil suisse de la science CSS pour le message FRI 2021–2024

Analyse des objectifs et recommandations d’action à l’attention de la Confédération

https://wissenschaftsrat.ch/images/stories/pdf/de/Empfehlungen-des-SWR-fr-die-BFI-Botschaft-2021-2024.pdf

 

 

3.2.3 Hautes écoles spécialisées

Le soutien accordé aux hautes écoles spécialisées devrait refléter

leur mission et leur rôle spécifiques dans le système FRI

en Suisse. Il est donc nécessaire d’adapter l’évaluation des projets

de recherche aux caractéristiques des différents types de recherche

appliquée telle qu’elle est menée dans les hautes écoles

spécialisées. Le but d’un soutien spécifique à la recherche appliquée

serait de mettre en place un écosystème adéquat permettant

aux HES d’être compétitives dans tous les instruments de financement.

Les hautes écoles spécialisées (HES) sont reconnues comme jouant un rôle important et spécifique

dans la formation professionnelle et dans l’innovation régionale. En outre, des efforts continus ont

été déployés pour renforcer leur spécificité afin qu’elles puissent assumer des tâches d’enseignement

et de recherche qui soient à la fois différentes et complémentaires de celles des universités cantonales

et des écoles polytechniques fédérales (EPF). Cette complémentarité est exigée par la loi: la formulation

«différentes mais équivalentes» confirme non seulement les différences entre les profils, mais

aussi le principe de l’égalité entre les différents types de hautes écoles. C’est la condition préalable à

un degré tertiaire fort. Les activités de recherche et développement des HES sont généralement menées

en collaboration directe avec divers partenaires privés et publics. Il s’agit notamment des partenaires

industriels régionaux (PME ou grandes entreprises) et d’autres HES, ainsi que des universités

cantonales ou des EPF. En conséquence, les diplômés des HES possèdent une expertise

professionnelle et académique.

La recherche appliquée des HES se distingue foncièrement de la recherche fondamentale dans

les universités cantonales et les EPF en termes d’orientation, de volume, de durée et de résultats.

Contrairement à la pratique dans les universités et les EPF, les activités de recherche ne sont pas principalement

documentées par des publications. Les publications devraient donc être uniquement considérées

comme l’un des nombreux critères d’évaluation résultant de la diversité des types de recherche

appliquée menée dans les HES. Les brevets constituent un autre critère d’évaluation. Les pratiques

en matière d’évaluation devraient refléter les objectifs spécifiques de la recherche dans les HES. C’est

ainsi que l’on pourra éviter une convergence entre les différentes institutions du domaine des hautes

écoles du fait d’un système basé principalement sur les résultats et les besoins des hautes écoles universitaires.

L’amélioration des conditions-cadre de la recherche appliquée sert de base pour l’introduction

réussie d’un troisième cycle dans les HES.

 

Recommandations

Un soutien spécifique à la recherche appliquée ne vise ni la mise en place de taux d’encouragement ni

l’académisation des hautes écoles spécialisées, mais la création d’un écosystème adéquat afin que les

hautes écoles spécialisées soient compétitives dans tous les instruments de financement.

La possibilité de lancer de nouveaux projets exploratoires ainsi que la poursuite des projets de

recherche au sein des HES dépendent d’un financement équilibré et sûr, composé de fonds compétitifs

(essentiellement fédéraux) et institutionnels (essentiellement cantonaux). Pour ce faire, il

importe que les deux parties assument leurs responsabilités conformément à leur rôle respectif.

L’évaluation de la recherche dans les HES devrait non seulement prendre en compte les publications

scientifiques, mais aussi se concentrer davantage sur les résultats spécifiques de la recherche

appliquée, tels que les brevets, les innovations technologiques, sociales ou économiques, ou les

résultats dans les domaines de l’art et du design.