L’urgence d’en savoir plus sur l’innovation sociale !
Deutscher Text siehe unten
La Commission européenne vient de publier son rapport évaluant la performance des activités de recherche, innovation et science (SRIP) de l’Union européenne.[1] S’agissant d’une publication régulière bisannuelle, l’événement n’a en soi rien d’extraordinaire. Cependant, cette publication a le mérite d’une grande nouveauté, celle de thématiser le virage du « European Green Deal » et l’innovation transformative censée modifier radicalement l’économie européenne.
Le sous-titre d’une Europe « fair, verte et digitale » indique déjà une nouvelle orientation: il ne s’agit plus d’utiliser la recherche et l’innovation pour le seul objectif de la croissance économique mais aussi pour celui de répondre aux grands défis de l’environnement, de l’égalité et de la digitalisation.
Ces défis stratégiques de longue haleine appellent une approche de l’innovation se souciant à la fois de l’efficacité économique et des problèmes environnementaux. Ce qui, à son tour, nécessite une réorientation de la politique européenne de la recherche et innovation (R&I) selon la durabilité sociale, environnementale et économique – tout en garantissant sa compétitivité. Selon le SRIP, la politique traditionnelle de la R&I consistant à améliorer les compétences d’innovation des entreprises et les cadres institutionnels où agissent ces dernières ne suffira pas pour préparer la transition vers une économie plus égalitaire, verte et digitale. Il propose ainsi que la nouvelle politique européenne suive les principes de
– la co-création de la valeur économique pour une société meilleure;
– la diffusion et le partage des connaissances à travers la société;
– l’adoption (capture) par le marché et la société : concevoir une approche systémique des activités de R&I en prenant en compte tous les éléments de la transition entre la recherche et la commercialisation d’un produit (plateformes génériques, méthodes de mesures et standards, propriété);
– la transformation, en changeant nos modes de production et de consommation actuels vers des modes durables;
– l’orientation de la R&I vers des activités innovatrices pour une économie durable, en mettant sur pied un cadre effectif de coordination des instruments politiques et des investissements en R&I.
Innovation sociale
On remarque que le dénominateur commun de ces cinq principes est l’innovation sociale. C’est parce que (a) certains obstacles à une croissance durable tels que le changement climatique ou le vieillissement des populations ne peuvent être surmontés qu’avec l’aide de l’innovation sociale, et (b) qu’il y a déjà une demande croissante pour des d’innovations qui améliorent les relations humaines et le bien-être social au lieu de leur nuire.
Dans les prochaines décennies, les principaux secteurs de croissance économiques devraient être la santé, l’éducation et les soins, qui représentent à eux trois environ 20 à 30 % du PIB, voire plus dans certains pays. Ce sont tous des secteurs économiques mixtes, fortement influencés par les politiques publiques, et nécessitant des modèles d’innovation très différents de ceux qui ont bien fonctionné par exemple pour les voitures, les microprocesseurs ou la biotechnologie.
De même, nos défis environnementaux ne trouveront une réponse adéquate que si nous arrivons à changer nos modes de production et de consommation. Et ce changement ne sera réalisable que si nous trouvons le moyen de faire accepter par une grande partie de la société de nouvelles manières de faire, de vivre et de consommer. C’est pour faire accepter et adopter de nouveaux modes de vivre par la société que nous avons besoin d’innovations sociales (et culturelles) !
Nécessité de plus de connaissances sur l’innovation sociale
L’importance de l’innovation sociale commence à être reconnue par certains milieux politiques, économiques et académiques. Mais, les connaissances profondes sur ce type d’innovation manquent actuellement cruellement. Comparées aux connaissances sur l’innovation technologique, celles concernant l’innovation sociale sont encore très minces. Au contraire de l’innovation technologique, il n’y a ni vue d’ensemble du domaine de l’innovation sociale, ni de grandes bases de données ni d’ailleurs des indicateurs acceptés universellement.
Naturellement, certaines connaissances acquises dans l’innovation technologiques sont pertinentes pour l’innovation sociale, mais il y a des différences importantes qui nécessiteraient un effort plus vaste et plus profond sur les motifs et les mécanismes de l’innovation sociale et ses relations immanentes avec l’innovation technologique.
Si beaucoup de travaux scientifiques traitant de l’innovation transformative ou d’innovation profonde sont publiés ces derniers temps, ces travaux ne représentent pour l’instant qu’un timide début. Il est temps de le renforcer si l’on veut réellement relever les défis environnementaux et sociaux qui nous attendent.
Les propos exprimés ici n’engagent que leurs auteurs.
[1] Voir DG R&I’s Science, Research and Innovation Performance (SRIP) report 2020.
A propos des auteurs
Dr. Müfit Sabo et Daniel Dossenbach travaillent comme conseillers scientifiques au sein de l’unité de l’innovation du Secrétariat d’État à l’éducation, à la recherche et à l’innovation SEFRI.
Wir benötigen dringend mehr Wissen über Soziale Innovation!
Die Europäische Kommission hat kürzlich ihren Bericht zur Bewertung der Performanz der Europäischen Union in den Bereichen Forschung, Innovation und Wissenschaft (SRIP) veröffentlicht.[1] Das ist an sich nichts Besonderes, da es sich um eine regelmässige, alle zwei Jahre erscheinende Publikation handelt. Der aktuelle Bericht enthält jedoch ein zentrales Novum, nämlich die Thematisierung der Wende des „European Green Deal“ und der transformativen Innovation, welche die europäische Wirtschaft radikal verändern soll.
Der Untertitel eines „fairen, grünen und digitalen Europas“ deutet bereits eine neue Richtung an, in der es nicht nur darum geht, Forschung und Innovation für das alleinige Ziel des Wirtschaftswachstums zu nutzen, sondern auch auf die grossen Herausforderungen der Umwelt, der Gleichberechtigung und der Digitalisierung zu reagieren.
Diese langfristigen strategischen Herausforderungen erfordern einen Innovationsansatz, der sowohl wirtschaftliche Effizienz als auch Umweltfragen berücksichtigt. Dies wiederum erfordert eine Neuausrichtung der europäischen Forschungs- und Innovationspolitik (F&I)-Politik auf soziale, ökologische und wirtschaftliche Nachhaltigkeit – bei gleichzeitiger Sicherung ihrer Wettbewerbsfähigkeit. Laut SRIP wird die traditionelle F&I-Politik zur Verbesserung der Innovationsfähigkeit der Unternehmen und des institutionellen Rahmens, in dem sie arbeiten, nicht ausreichen, um den Übergang zu einer egalitäreren, grüneren und digitalen Wirtschaft vorzubereiten. Er legt daher nahe, dass die neue europäische Politik sich an folgenden Prinzipien ausrichten sollte:
– die gemeinsame Schaffung von wirtschaftlichem Wert für eine bessere Gesellschaft;
– die Verbreitung und gemeinsame Nutzung von Wissen in der gesamten Gesellschaft;
– Aufnahme in Markt und Gesellschaft: Entwurf eines systemischen Ansatzes für F&I-Aktivitäten unter Berücksichtigung aller Elemente des Übergangs von der Forschung zur Vermarktung eines Produkts (generische Plattformen, Messmethoden und Normen, Eigentum);
– Transformation, indem wir unsere gegenwärtigen Produktionsformen und unser Konsumverhalten in Richtung Nachhaltigkeit verändern;
– die Ausrichtung von F&I auf innovative Aktivitäten für eine nachhaltige Wirtschaft, indem ein wirksamer Rahmen für die Koordinierung der politischen Instrumente und der F&I-Investitionen geschaffen wird.
Soziale Innovation
Es fällt auf, dass der gemeinsame Nenner dieser fünf Prinzipien die soziale Innovation ist. Dies liegt zum einen daran, dass einige der Hindernisse für ein nachhaltiges Wachstum wie beispielsweise der Klimawandel oder die Überalterung der Bevölkerung nur mit Hilfe sozialer Innovationen überwunden werden können, und zum anderen an der wachsenden Nachfrage nach Innovationen, welche die zwischenmenschlichen Beziehungen und das Wohl der Gesellschaft verbessern und nicht beeinträchtigen.
Das grösste Wirtschaftswachstum wird in den nächsten Jahrzehnten voraussichtlich in den Sektoren Gesundheit, Bildung und Pflege zu beobachten sein, die zusammen etwa 20–30% des BIP ausmachen; in einigen Ländern sogar noch mehr. Dabei handelt es sich um gemischte Wirtschaftssektoren, die stark von der öffentlichen Politik beeinflusst werden und ganz andere Innovationsmodelle erfordern als diejenigen, die sich beispielswese bei Autos, Mikroprozessoren oder Biotechnologie bewährt haben.
Darüber hinaus können unsere Umweltprobleme nur dann angemessen angegangen werden, wenn wir unsere Produktionsformen und unser Konsumverhalten ändern können. Und dieser Wandel wird nur möglich sein, wenn wir einen Weg finden, einen grossen Teil der Gesellschaft dazu zu bewegen, neue Wege zu akzeptieren, Dinge zu tun, zu leben und zu konsumieren. Damit die Gesellschaft neue Lebensweisen akzeptiert und annimmt, brauchen wir soziale (und kulturelle) Innovationen!
Notwendigkeit für mehr Wissen über soziale Innovation
Die Bedeutung sozialer Innovationen wird in einigen politischen, wirtschaftlichen und akademischen Kreisen allmählich erkannt. Allerdings mangelt es derzeit an vertieftem Wissen über diese Art von Innovation. Verglichen mit dem Wissen über technologische Innovationen ist das Wissen über soziale Innovationen immer noch sehr spärlich. Im Gegensatz zur technologischen Innovation gibt es keinen Überblick über den Bereich der sozialen Innovation, keine grossen Datenbanken und keine allgemein anerkannten Indikatoren.
Natürlich ist ein Teil des Wissens, das bei der technologischen Innovation gewonnen wird, für die soziale Innovation relevant, aber es gibt wichtige Unterschiede, die eine breitere und tiefere Auseinandersetzung mit den Motiven und Mechanismen der sozialen Innovation und ihrer immanenten Beziehung zur technologischen Innovation erfordern würden.
Zwar wurde in jüngster Zeit eine Vielzahl wissenschaftlicher Arbeiten veröffentlicht, die sich mit transformativen oder tiefgreifenden Innovationen befassen, doch stellen diese Arbeiten nur einen ersten Anfang dar. Wir benötigen sehr viel mehr und vertiefteres Wissen über soziale Innovation, wenn wir die ökologischen und sozialen Herausforderungen der kommenden Jahrzehnte bewältigen wollen.
Die hier gemachten Äusserungen geben lediglich die Meinung der Autoren wider.
[1] Siehe DG R&I: Science, Research and Innovation Performance (SRIP) report 2020.
Über die Autoren
Dr. Müfit Sabo und Daniel Dossenbach arbeiten als wissenschaftliche Berater im Ressort Innovation des Staatssekretariats für Bildung, Forschung und Innovation SBFI.
Merci aux auteurs de rappeler le potentiel de l’innovation sociale face aux grands défis actuels. En effet, davantage de recherche sur ce thème est nécessaire comme le think tank W.I.R.E. l’avait mis en évidence en 2014 déjà dans un rapport destiné au FNS (1).
Tout autant important, cependant, est d’encourager la pratique de l’innovation sociale. Les acteurs de terrain doivent pouvoir expérimenter de nouvelles modalités d’action, en collaboration avec le monde de la recherche. Innosuisse soutient encore trop timidement les projets d’innovation sociale, il est temps de leur donner davantage de place.
(1) http://www.snf.ch/SiteCollectionDocuments/Soziale_Innovation_Studie_SNF_W_I_R_E_2014.pdf